mardi 26 septembre 2017

Fouilles atlantiques

Allo,
Nous rencontrons toutes sortes de monde dans les B&B. Certains sympas, d'autres plus ennuyeux, Ici à Twillingate by the sea, nous avons les deux. L'ontarien qui sait tout, mais n'a rien vu et l'albertain de Banff, sympathique, curieux et plein d'observations judicieuses. Les muffins maison préparés par notre hôte Hazel sont délicieux. Elle a 74 ans, un peu moins de mémoire, mais conduit son affaire avec efficacité.
Il pleut, et nous décidons de rouler  à 20 km, vers Boyd's Cove, où de récentes recherches archéologiques on permis de retracer un village des amérindiens locaux dont on a déjà parlé, les Béothuks.  Terre-Neuve a installé un musée historique en ce lieu et nous avons hâte de le visiter.


Le musée est très bien fait et rappelle qu'en cet endroit les Béothuks eurent une installation entre 1650 et 1720 environ. On les appelait les hommes rouges, car ils se revêtent de peaux de caribous colorés en rouge. Voici ce que les archéologues de l'université Mémorial de St-Johns on reconstitué à partir des fouilles sur l'installation de ce village.

Ces algonquiens, cousins des Innus/Naskapis du Québec étaient nomades.  Ils vivaientt ici pour l'abondance de nourriture. Rivière d'eau douce, poissons et phoques dans la mer, caribous et autres espèces pour la chasse etc, ce fut l'âge d'or des Béothuks. Malheureusement, toute bonne chose a une fin, et ils prirent l'habitude de se servir de matériaux européens à l'automne, lorsque les pêcheurs bretons repartaient après la saison de pêche. Clous, couteaux abandonnés étaient plus efficaces que les lances et flèches à pointes de silex. Ils n'établirent par conséquent aucun contact avec les européens et lorsque les anglais s'établirent peu à peu dans les havres côtiers, ils furent refoulés dans l'intérieur des terres, coupés de leur alimentation habituelle. Ils furent ainsi dispersés et on ne le dit pas publiquement , mais furent victime de l'hostilité des colons qui les tuaient comme du bétail.  Une honte nationale dont on parle peu ici.  La dernière Beothuk connue, mourut en 1829.
aujourd'hui on dirait un génocide.

Nous quittons le musée,  touchés par cette triste histoire, qui ressemble à bien d'autres aventures d'amérindiens victimes de l'arrivée des européens, et des cowboys de ce monde.
La pluie a cessé, et nous remontons vers l'île de Twillingate pour quand même faire un peu d'exercice et nous dirigeons vers le sentier pédestre de Little Harbour.
Pour y arriver, voici un' petit village typique, au bord de la mer déchainée par le vent . Il y en a des centaines comme celui-ci. Plusieurs ont été fermé par l'état dans les années 70 dans une politique de "Resettlement" de villages non-viables. Plus de 300 villages fermés et 30,000 habitants furent déplacés entre 1954 et  1976 à Terre-Neuve, dans le cadre de cette politique controversée ici.

Ici le village survit à peine, et l'église est abandonnée. Un magnifique édifice en bois.

Nous prenons le sentier, c'est venteux et froid en titi. Notre objectif est une arche de pierre monumentale que nous atteignons au bout de 2 km. Ça valait la peine.

Le bord de mer est déchainé. Il y avait un village ici il y a 50 ans. il fut fermé.


L'égo-portrait familial avant le retour.

Nous rentrons au village et en passant au port, nous observons ces grands navires hauturiers. Ici, sur l'atlantique, la pêche c'est du sérieux. Il ne s'agit pas de pêche côtière comme on en a vu partout, mais la pêche de chalutiers en haute mer avec de solides embarcations. On nous dis que malheureusement cette année, la saison n'a pas été bonne à cause de glaces et icebergs tardifs qui ont empêché la pêche en période autorisée. (Ici la pêche est très réglementée.)

Dernière curiosité, en passant dans le village, je remarque un grand édifice, ressemblant à une église avec l'identification"Loge Maçonnique". Surprise! Une loge maçonnique dans ce pays enveloppé de 3 églises différentes par village ? Eh bien oui les francs maçons sont installés ici à Twillingate depuis 1904...... Incroyable. Notre hôtesse à l'auberge nous confirme qu'ils sont encore actifs. La tenure de l'édifice le confirme. Pas banal. Un mystère à élucider.

Bon, Nous quittons Twillingate demain matin pour l'île mystique de Fogo.
Ne reculant devant aucun obstacle pour faire plaisir à mes amis  amateurs de bière, je rapporte un
six-pack de bière Iceberg,  brassée à  partir d'eau d'iceberg. L'eau de banquise est douce  et j'ai bien hâte d'y goûter.  Je me sens un peu touriste ridicule en l'achetant, mais bon je n'ai pu résister. C'est pour les amis bien sûr.

Ciao à demain.

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